Marché immobilier suisse

Les spécificités du marché immobilier suisse

Alors que beaucoup de pays européens présentent de grandes similarités lorsque l’on s’intéresse au marché immobilier, la Suisse, au même titre que l’Allemagne, se démarque.

Aussi, voici ce que vous devez absolument savoir sur l’immobilier en terre helvète si vous envisagez d’acquérir une maison ou un logement dans ce beau pays.

 

Les locataires plus nombreux que les propriétaires en Suisse

 

Si les propriétaires représentent en moyenne 60% de la population dans les pays de l’Union Européenne, la donne est toute autre en Suisse.

En effet, avec seulement 37,6% de propriétaires en 2013, la Suisse est, avec l’Allemagne (43%), le seul pays où la location prédomine sur la propriété. C’est d’ailleurs là l’une des principales spécificités du marché immobilier suisse.

Depuis le milieu des années 1970, les choses évoluent pourtant puisque la proportion de propriétaires a augmenté de plus de 10 points.

Malgré cela, il faudra probablement encore attendre de longues années avant que la Suisse perde son image de pays de locataires.

 

La PPE plutôt que la maison individuelle

 

Si ces dernières années ont vu un nombre croissant de ménages devenir propriétaire, force est de constater que la forme de propriété généralement choisie a de quoi surprendre.

En effet, alors que la propriété individuelle domine très largement dans la plupart des pays de l’Union Européenne, c’est la Propriété Par Etages (PPE) qui a le vent en poupe en Suisse.

En 2014, 40% des demandes de construction visaient à bâtir des immeubles ensuite « partagés » selon les règles de cette forme particulière de copropriété.

Bien évidemment, cette situation du marché immobilier a une explication : les prix élevés des terrains en périphérie des grandes villes. Ainsi, faute de pouvoir acheter le bien de leur rêve non loin d’une grande agglomération, les ménages louent dans ces mêmes zones ou bien se « contentent » de l’achat d’un appartement en PPE.

 

Les (trop) grandes exigences des banques

 

Bien que la proportion de propriétaires soit en hausse en Suisse au cours des dernières années, tous les spécialistes sont unanimes pour dire que les conditions d’accès à la propriété se sont considérablement durcies dans le pays.

En effet, depuis le début de cette décennie, les institutions financières ont revu leurs exigences à la hausse pour prêter de l’argent à ceux qui désirent conduire un projet immobilier.

Ainsi, en plus d’imposer un apport au moins égal à 20% de la valeur du bien désiré, tous composent aujourd’hui avec la règle du tiers. Autrement dit, pour qu’une banque accepte d’accompagner un investisseur dans son projet d’acquisition de bien, les charges de logement ne doivent pas peser plus de 33% des revenus du ménage.

Or, lorsque l’on sait que les charges de logement intègrent pour les professionnels les intérêts hypothécaires, l’amortissement, les frais d’entretien et les frais accessoires, on comprend simplement que de nombreux dossiers de crédit sont rejetés…

 

Des prix qui grimpent plus vite que les revenus

 

Un autre élément vient complexifier encore un peu plus l’accès à la propriété de nombreux ménages suisses : les prix des biens à vendre.

En effet, déjà qu’il est difficile d’obtenir un crédit hypothécaire, la hausse des prix de l’immobilier connue dans de nombreuses régions telles les environs du Lac Léman, de Zürich, de Saint Gall ou encore de Rorschach a plombé le marché.

Ceci est d’autant plus vrai que si les prix ont augmenté, les revenus n’ont pas évolué à la même vitesse ce qui a eu pour conséquence de diminuer le pouvoir d’achat en Suisse.

 

Faisant la part belle à la location, le marché immobilier suisse est en constante évolution et, jusqu’à il y a 4-5 ans, la proportion de propriétaires ne cessait d’augmenter.

Ce bel élan a toutefois été quelque peu brisé en raison de la révision des exigences des banques pour octroyer des crédits et de la hausse des prix des biens dans de nombreuses régions du pays.